
Comment fédérer des collaborateurs divisés et fonctionner en mode tribu ?
Voici un résumé du livre MANAGEZ VOTRE TRIBU, publié en 2008 aux Etats-Unis par Dave Logan, John King et Halee Fischer-Wright, puis en 2013, en France par les éditions Leduc.S, mais aujourd’hui épuisé.
J’ai écrit cet article, parce que l’ouvrage n’a certainement pas eu le succès qu’il méritait chez nous, alors que c’est une référence en matière de cohésion d’équipe. J’irais même plus loin, je pense que tout le monde devait le lire, que l’on soit manageur, chef d’entreprise, collaborateur…
En effet, c’est un des rares livres qui nous aide réellement à comprendre le fonctionnement communautaire de notre société et par conséquent, des organisations et des entreprises, en nous donnant des clefs pour évoluer tant personnellement qu’en terme d’équipe vers ce que les auteurs ont appelé « Le Grall Tribal ». Et c’est tout ce dont nous avons besoin de nos jours !
A propos de l’ouvrage
Ce livre est le fruit d’une étude menée pendant plus de 10 ans auprès de 24.000 professionnels issus d’une vingtaine d’organisations internationales. L’ouvrage aborde dans le détail les processus et les mentalités nécessaires pour créer une équipe efficace, unie et impliquée.
Dave Logan et John King sont tous deux enseignants et Halee Fischer-Wright est pédiatre de formation. Ils se sont penchés sur l’observation et l’analyse du langage ainsi que sur le comportement et le type de relation privilégiés par les professionnels en entreprise (mais pas seulement), afin de déterminer les raisons de leur performance ou de leur échec.
Ce travail de longue haleine leur a permis de lever le voile sur les cinq phases tribales qui jalonnent notre vie professionnelle et contribuent, lorsqu’on parvient à les franchir successivement, à atteindre ce qu’ils ont appelé, le « Graal tribal ». Autrement dit, un état d’épanouissement professionnel et une entente parfaite au sein de l’ensemble l’organisation.
Pour un confort de lecture maximal, les auteurs proposent dans leur ouvrage trois niveaux de lecture :
- Le contenu principal,
- Des informations supplémentaires qui viennent étayer leurs thèses,
- Des suggestions émises par les leaders qu’ils ont suivis, afin d’atteindre les objectifs développés dans chaque chapitre.
Il se lit comme un guide de voyage et un aide-mémoire le complète à la fin. Le tout nous invitant à découvrir et à explorer ces territoires inconnus que sont les cinq phases tribales.
Résumé du livre
Une tribu est un groupe constitué de 20 à 150 personnes qui se connait (au-delà de ce chiffre, elle se scinde en 2). Les tribus exercent une influence considérable dans l’entreprise, car elles sont garantes de la performance de l’entreprise, mais pas seulement, car elles garantissent aussi l’esprit d’équipe et de coopération, à travers sa cohésion.
Deux types distincts de tribus coexistent souvent au sein des organisations : il y a ceux qui sont en quête de sens et d’excellence et ceux qui font simplement leur travail. La coopération entre ces types de tribus dépend de la personnalité de leur leader tribal et de sa capacité à rassembler tout le monde sous les mêmes hospices.
« Il existe un critère simple pour savoir si une personne fait partie d’une tribu dont vous êtes membre : si vous la croisez dans la rue, vous allez vous arrêter et la saluer. »
Le leader tribal veille à la fondation de la tribu et à la propagation de la culture tribale. C’est une personne charismatique, qui exerce un pouvoir magnétique sur les personnes, capable de mobiliser les talents et de fédérer les personnalités.
On peut trouver un exemple de leader tribal dans l’histoire des États-Unis en la personne de George Washington, qui a su unifier treize colonies que tout différenciait pour ne créer qu’une seule et même identité. Idem pour Nelson Mandela en Afrique du Sud, Gandhi en Inde et bien d’autres qui ne sont pas nécessairement connus. Ainsi, un leader tribal est capable d’actionner les leviers pour faire évoluer tout un ensemble de personnes, quelle que soit la phase tribale dans laquelle elles se trouvent.
Le rôle du leader tribal consiste à identifier la phase culturelle (pour rappel, il en existe cinq) dans laquelle se trouve sa tribu et à la faire évoluer en actionnant des leviers spécifiques.
« Le leader tribal doit concentrer ses efforts sur l’édification de la tribu, ou plus précisément, sur le développement de la culture tribale. »
Les cinq phases tribales
Les tribus traversent donc cinq phases, caractérisées chacune par des comportements, des relations interpersonnelles et des langages différents. Pour faire progresser les membres de leur tribu d’une phase à l’autre, les leaders tribaux doivent activer des leviers précis, propres à chacune de ces phases et non interchangeables :
La phase tribale 1 « hostilité désespérée » : La vie est nulle !
Lors de cette phase, que traversent fort heureusement seulement 2 % de la population des pays occidentaux et se d’autant rarement dans les entreprises, les personnes qui font partie de ces tribus font souvent preuve d’agressivité et luttent pour leur survie en combattant d’autres personnes, y compris au sein même de leur clan.
En anthropologie, on suppose que les sociétés humaines ont débuté par la phase 1, mais c’est loin d’être certain si on se réfère au fonctionnement des sociétés dites primitives qui vivent encore aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, c’est une étape durant laquelle les luttes de camps et de pouvoir font rage.
Dans notre société moderne, c’est ce que vivent au quotidien les gangs de rue. Les mots associés à cette phase tribale incluent des termes de sentiment d’injustice, d’absurdité : « ça craint ! », « on nous veut du mal ! », « ils cherchent à nous contrôler, à nous nuire ! », « ils veulent nous anéantir ! », etc. C’est souvent la loi du plus fort physiquement. Un endroit où on survit en manipulant les autres.
Ceux qui sont dans cette phase sont convaincus que la vie est un enfer et elles ne voient pas ce qui pourrait être possible d’autre que ce qu’ils vivent. Ils sont défaitistes et se sentent exclus. C’est d’ailleurs ce qui les rassemble.
Par conséquent, ils peuvent réagir par de la violence, de l’agressivité, s’adonner à l’alcoolisme ou aux drogues, pouvant aller jusqu’à tuer ou se suicider. Ils n’hésitent pas à transgresser les règles établies par la société dans laquelle ils vivent, car ils considèrent qu’ils sont dans leur bon droit, étant donné ce « qu’on » leur fait subit. Leur responsabilité se situe toujours en dehors d’eux-mêmes.
La collaboration entre les personnes en phase 1 est complexe, car elles répondent à des valeurs qu’elles se sont fixées entre elles, mais ces valeurs peuvent muter et se retourner contre elles-mêmes, allant jusqu’à finir par les diviser.
Des pistes d’évolution :
Pour savoir si votre environnement de travail est en phase tribale 1, soyez attentif aux signes suivants : les personnes se rassemblent en bandes isolées, ne se sentent pas concernées par les problèmes de l’entreprise ou de l’organisation et s’apitoient sur leur sort en permanence.
Pour évoluer à travers les 5 phases, il faut le faire par étape en commençant par adopter les attitudes et le comportement propres à la phase suivante.
La meilleure approche consistant ici à prendre ses responsabilités envers ses agissements personnels. Ce qui aboutira malheureusement de passer de « la vie est nulle » (phase 1) à « ma vie est nulle » (phase 2), mais c’est un passage obligé pour évoluer progressivement.
Cela revient à commencer par considérer que la vie n’est pas un enfer, comme on peut être enclins à le penser par mimétisme (c’est ce que les personnes de notre entourage disent continuellement), mais que certains peuvent réussir s’ils se donnent la peine de faire les efforts appropriés.
Il peut être fort productif de veiller à s’éloigner de toutes les personnes qui utilisent le langage de la phase 1, car c’est à travers le langage que l’on utilise que nous nous identifions entre nous.
La phase tribale 2 « victimes passives » : Ma vie est nulle !
Cette phase touche 25 % des cultures d’entreprise. Elle se caractérise par une attitude passive marquée de cynisme et d’une forme de résignation.
Les membres des tribus en phase 2 se comportent en victimes et sont désabusés. On retrouve cette culture dans les organisations dominées par la bureaucratie ou dans lesquelles les tâches sont fortement mécanisées.
Les personnes qui sont socialement en phase 2 ne se sentent pas maîtres de leur destin et évitent de s’engager ou d’assumer des responsabilités. Leur langage se veut ironique, voire sarcastique.
Les dessins humoristiques de Dilbert caractérisent l’attitude et l’état d’esprit des membres des tribus en phase 2.
La collaboration entre les personnes ici est difficile, parce que chacun se sent majoritairement impuissant et soumis à quelque chose (une personne, une situation, etc.). Alors, elles en font le minimum en se contentant de faire ce qu’on leur demande, sans plus.
« Chaque phase tribale possède une façon distincte de communiquer qui apparaît dans les conversations, les emails, la manière de plaisanter, ou dans leur façon de se saluer dans les couloirs. »
Des pistes d’évolution :
Pour progresser vers la phase suivante, il est donc important de veiller à adopter le langage de la phase 3.
Que ce soit pour soi-même en tant que leader d’une tribu de ce type ou que ce soit pour les personnes qui en font partie, il est bon de se concentrer sur la construction de relations avec ceux qui sont déjà en phase 3, mais vous verrez plus loin que ça n’est pas si simple. On peut aussi mettre l’accent sur ses points forts, ses compétences et ses aptitudes non exploitées, en cherchant à accomplir des tâches qu’on est capable d’assumer de manière autonome.
A ce stade, on ne peut pas dire que le groupe de personne fonctionne réellement en mode tribu, du fait que les individus se sentent assez isolés, ce qui n’empêche pas les amitiés, même au sein de l’entreprise. Mais ce sont rarement des relations qui nous tirent vers le haut, bien au contraire. Elles ont tendance à nous maintenir dans une forme de statu quo au sein duquel il peut même être difficile de s’extraire, car on ne veut pas décevoir les autres. C’est même une des caractéristiques de la phase 1 et 2.
La phase tribale 3 « guerrier solitaire » : Je suis génial (sous-entendu et pas toi) !
Cette phase tribale domine dans 49 % des tribus du monde du travail. Dans cet environnement, « savoir, c’est pouvoir » et l’objectif pour les personnes qui sont ici consiste à être les plus performantes.
Cette phase est largement répandue dans le monde professionnel et développée dans la majorité des ouvrages traitant de management. C’est également l’état d’esprit prépondérant au sein de notre société moderne, qui récompense le conformisme, mais fait peu de cas de, voire neutralise, la créativité, le leadership et l’autonomisation.
Leurs compétences sont largement reconnues. Les personnes démontrent une grande confiance en elles, mais sont solitaires « elles jouent perso. ! ». De ce fait, elles ressentent de la frustration et s’estiment déçues par les autres, par leur manque d’ambition ou de motivation…
Ces personnes partagent les caractéristiques communes suivantes : la préférence pour la communication de personne à personne et les « relations dyadiques » (groupes de deux), la rétention de l’information, le contrôle excessif, le goût pour les commérages, l’utilisation d’un vocabulaire emprunté aux militaires, le souci constant d’améliorer l’efficacité et l’action en fonction de leurs propres valeurs.
Il y a peu de coopération entre les personnes en phase 3 car c’est souvent chacun pour soi. D’ailleurs, elles ont tendance à la vantardise et à la fanfaronnade.
Des pistes d’évolution :
Pour faire progresser les personnes la phase 3 à la phase 4, il faut les inciter à constituer des « triades » (des groupes de trois personnes), en mettant en avant les valeurs et les centres d’intérêt partagés, ainsi que l’opportunité de contribuer à un projet commun qui les inspire tous.
Il est judicieux de commencer à entreprendre des projets qui ont du sens et sont de plus grande envergure, afin de comprendre que la réussite dépend de ses relations, de sa capacité à écouter les autres et à réfléchir en groupe.
C’est une fois encore en côtoyant des personnes en phase 4 (qui fonctionnent réellement en mode tribu), et en s’en inspirant que l’on change d’état d’esprit et d’attitude. Il faut en faire l’expérience.
L’évolution est visible lorsque les personnes commencent à utiliser le « nous » au lieu du « je », que leurs performances se sont nettement améliorées alors qu’elles travaillent moins et qu’elles communiquent de manière transparente et plus régulière.
Il se produit alors une prise de conscience qui se caractérise par le fait que les personnes comprennent que finalement elles n’ont pas réalisé grand-chose et que c’est seulement en incluant les autres dans leur mode de fonctionnement qu’elles pourront accomplir quelque chose qui a du sens.
La phase tribale 4 « fierté tribale » : Nous sommes géniaux (sous-entendu et pas vous) !
22 % des entreprises et des organisations se distinguent dans cette culture tribale.
« En phase 4, quand deux membres d’un groupe se rencontrent, chacun est tout content de retrouver un autre membre de sa tribu. »
Pour parvenir à cette phase, il est nécessaire de rassembler au sein de l’entreprise ou organisation, un groupe de personnes partageant une vision commune (voir mon article sur la Vision Partagée). Puis, d’identifier des personnes en phase 3 qui aspirent à évoluer vers la phase 4, afin de créer une tribu qui se distingue par son niveau de performance et de réussite. Pour finalement développer « des antennes tribales ». Autrement dit, identifier des personnes susceptibles de collaborer et d’adopter les valeurs du groupe. La collaboration entre les personnes en phase 4 peut être décrite comme un « partenariat ».
« Un des points communs des entreprises qui cherchent à atteindre la phase 4 est qu’elles s’occupent tout de suite de déterminer leurs valeurs. »
Des pistes d’évolution :
Pour faire progresser une tribu de la phase 4 à la phase 5, on doit commencer par s’efforcer de la stabiliser en phase 4. Pour cela, il faut identifier des valeurs fondamentales (des principes qui permettent de penser que la vie vaut la peine d’être vécue) et une noble cause commune.
Afin d’identifier ces valeurs fondamentales partagées, le leader tribal peut avoir recours à deux méthodes distinctes. Il peut soit partager une « histoire porteuse de valeur », soit demander aux membres de sa tribu ce qui les rend fiers au sein de l’entreprise et faire en sorte qu’ils gardent cela constamment à l’esprit.
Quant à la cause noble, le leader tribal parvient à la déterminer en demandant à sa tribu ce à quoi cette cause va servir ou en s’interrogeant sur les quatre points essentiels suivants : « Qu’est-ce qui marche ? », « Qu’est-ce qui ne marche pas ? », « Que pouvons nous faire pour que ce qui ne marche pas marche ? » et « Y a-t-il autre chose ? ».
« La tribu est toujours plus forte que l’individu quel que soit le titre inscrit sur sa carte de visite. »
Une fois définies les valeurs fondamentales et la cause noble, tous les membres de la tribu se sentiront prêts à mener une action concertée et enthousiaste en vue de réaliser ces objectifs.
L’étape de stabilisation étant atteinte, le leader tribal devra encourager ses troupes à exploiter la situation du marché pour lancer un projet décisif et innovant, en ayant recours aux conseils des autres pour identifier des solutions en cas de difficultés.
On peut mesurer les résultats accomplis lorsqu’on constate que ces personnes adoptent le langage de type « La vie est belle ! ».
La phase tribale 5 « émerveillement innocent » : la vie est belle !
Cette phase tribale est présente dans 2 % des tribus du monde du travail. Ce sont généralement à ces tribus que l’on doit les innovations sociales ou technologiques les plus spectaculaires.
Les personnes qui évoluent dans cette phase sont mues par une cause noble et ne se préoccupent guère de leurs concurrents, ces derniers n’ayant aucune importance, car ce qui leur importe est bien au-delà.
On retrouve cette culture dans des organisations telles que les associations caritatives, les startups dans le secteur des nouvelles technologies ou au sein d’équipes olympiques, mais aussi dans quelques établissements de renoms, tels que des hôpitaux ou de grandes écoles aux États-Unis.
Pour soutenir une grande cause, ces tribus n’hésitent pas à collaborer avec des groupes dont les valeurs sont différentes.
En général, les cultures de phase 5 existent uniquement pendant la durée d’un projet d’envergure ou lorsque les tribus ont une avance telle sur leurs concurrents ou leurs opposés que la compétition n’a plus d’importance.
Ainsi, Amgen, le géant des biotechnologies aux Etats-Unis, se préoccupe uniquement de « redonner vie », pas de sa place sur le marché. L’entreprise se retrouve en phase tribale 5 dès qu’elle réalise une découverte capitale ou une innovation révolutionnaire puis retombe en phase tribale 4 jusqu’à la prochaine percée technologique.
La stratégie tribale
- Les valeurs et la cause noble (vision).
Exemples : « Un monde sans cancer, sans famine, sans pauvreté, etc. » - Définir les résultats espérés.
Ne pas confondre résultats et objectifs. Un objectif étant situé dans le futur et suppose un manque dans le présent. Exemple : « Nous espérons y arriver et nous serons contents lorsque nous aurons réalisé cela. ». Un résultat est un état de réussite présent qui se transforme, avec le temps, en victoire plus grande encore.
Exemple : « Nous avons déjà réussi, et voilà à quoi ressemble le résultat à ce stade. »
La question fondamentale à se poser : « Que voulons-nous ? »
La question test n°1 : « Les ressources sont-elles suffisantes pour obtenir des résultats ? »
Oui : (aller au point 3 sur les ressources).
Non : se poser une alors une nouvelle question : « Comment fabriquer nos ressources ? » è Actions è Résultats transitoires. Mettre en place un projet intermédiaire temporaire qui permet de maintenir le système en place pour atteindre l’objectif principal. - Déterminer ses ressources
Les ressources ne sont pas uniquement financières, elles se mesurent aussi en termes de compétences, de « terrain d’entente » avec les personnes extérieures, tel que les clients et les commerciaux ou l’organisation dans son ensemble.
La question fondamentale à se poser : « Qu’avons-nous ? »
Question test n°2 : « Les ressources sont-elles suffisantes pour ces actions ? »
Oui : on passe au problème suivant.
Non : on ajoute d’autres ressources ou on révise les actions. - Déterminer les actions à mettre en œuvre
La question fondamentale à se poser : « Qu’allons-nous faire ? »
Question test n°3 : « Ces actions produiront-elles des résultats ? »
Oui : on vient d’élaborer une stratégie.
Non : on ajoute d’autres actions et on vérifie qu’on mobilise bien toutes les ressources disponibles.
Comment devenir un leader tribal ?
Le leader tribal est celui qui saura exploiter au mieux les leviers adéquats pour faire évoluer sa tribu d’une phase à l’autre jusqu’à atteindre la phase 5, autrement dit le « Graal tribal ».
La mission du leader tribal consiste à :
- Se familiariser avec le langage et les attitudes propres des personnes et des tribus à chacune des cinq phases. Comprendre ce qu’elles impliquent en matière de comportement ou de codes.
- Identifier la phase dans laquelle se trouve chaque membre de sa tribu en analysant le langage que chacun utilise en l’écoutant parler.
- Évoluer lui-même pour parvenir à faire évoluer les autres. Faire en sorte que son « centre de gravité » atteigne la phase 4.
- Créer un réseau pour stabiliser la tribu en phase 4 en déterminant une cause commune et les valeurs associées. Et en développant des réseaux de triades (groupes de 3 au sein de la tribu).
- Adopter ces démarches tout en faisant évoluer sa tribu. On ne devient leader tribal qu’en faisant passer sa tribu à la phase 4 et en l’aidant à faire des percées en phase 5.
Ce qu’il faut retenir
- Une tribu est un groupe constitué de 20 à 150 personnes (au-delà de ce nombre, une tribu se scinde généralement en 2).
- Dès qu’une tribu a atteint la phase 4, elle est capable d’exercer une influence considérable dans l’entreprise, et permet à tout le monde d’évoluer ensemble.
- Un leader tribal est une personne charismatique capable de fédérer, de souder les personnes de sa tribu. Il n’est pas centré sur lui-même, mais sur les autres. Il exerce son influence sur eux pour que chacun réussisse, se sente utile, partie prenante et soutenue par l’énergie du groupe.
- En phase 4, le rôle du leader tribal consiste dans un premier temps à identifier la phase culturelle dans laquelle se trouve sa tribu, puis à la faire évoluer en actionnant des leviers spécifiques. Mais il peut aussi, constituer sa tribu en recrutant des personnes une à une. Ou partir d’un groupe de personnes qu’il sait être en phase 4 et concevoir un projet avec elles.
- Il existe 5 phases tribales, caractérisées chacune par des comportements, des relations interpersonnelles et des langages différents.
- Dans la phase tribale 1, les personnes font preuve d’une forme d’hostilité désespérée, allant souvent vers l’agressivité et luttant pour leur survie. Ils se sentent exclus de la société. Pour eux, « la vie est nulle ».
- Dans la phase tribale 2, les membres se comportent en « victimes passives » et sont désabusés. Leur langage est souvent cynique ou sarcastique.
- Dans la phase tribale 3, les personnes qui y évoluent ont confiance en elles-mêmes et se comportent tels des « guerriers solitaires », faisant état d’être souvent frustré par le manque d’ambition de leurs pairs.
- Dans la phase tribale 4, on voit apparaître ce qu’on appelle une « fierté tribale » qui anime ses membres. Leur leitmotiv est « Nous sommes géniaux (et pas les autres) ».
- Dans les tribus en phase 5, les membres sont mus par une vision commune et une forme d’« émerveillement innocent ». C’est à eux que l’on doit de nombreuses innovations. Ils pensent que « la vie est belle » et cherchent à la rendre encore plus belle pour tous, y compris les personnes qui ne font pas partie de leur tribu.
- Pour devenir leader tribal de phase 4, il faut être capable d’exploiter certains leviers pour faire évoluer sa tribu d’une phase à l’autre jusqu’à atteindre la phase du « Graal tribal ». C’est tout l’objet de ce livre.
Phase tribale | Collaboration | Etat d’esprit | Communication | Structure |
1 | Aliénée | Hostilité désespérée | « La vie est nulle ! » Nul, merdique, casser, pas pouvoir… |
Individus isolés. Tribu se sentant exclue de la société. |
2 | Séparée | Victime passive | « Ma vie est nulle ! » Patron, essayer, pas pouvoir, abandonner, arrêter, nul… |
Individus étant entourés de personnes qui sont inactives ou défaitistes. |
3 | Personnelle | Guerrier solitaire | « Je suis génial ! » (et pas toi) Je, moi, mon, ma, mes, travail, faire, avoir… |
Individus centrés sur eux-mêmes, persuadés qu’ils sont les seuls à être bons dans ce qu’ils font. |
4 | En partenariat | Fierté tribale | « Nous sommes géniaux ! » (et pas les autres) Nous, notre, nos, équipe, faire, eux, avoir… |
Fonctionnement en mode tribal. Esprit d’équipe et de coopération. |
5 | En équipe | Émerveillement innocent | « La vie est belle ! » | Fonctionnement en mode tribal en incluant le reste du monde. |
Cet article a été rédigé sans faire usage d’une IA
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