Croire en soi

Tout le monde évolue avec un certain nombre de handicaps. Je ne parle pas seulement de handicaps physiques.

Chacun d’entre nous franchit des obstacles, plus ou moins difficiles à surmonter. Et tout comme les héros de nos aventures préférées, ces challenges peuvent devenir des forces ou des faiblesses. Parfois même, des boulets que nous traînons avec nous tout au long de notre existence si nous n’y prenons pas garde et ne faisons rien pour nous en défaire.

Et c’est de cela qu’il est question dans cet article.

Pour croire en soi et avoir le courage de transformer les difficultés que nous traversons et les handicaps que nous avons, nous devons changer de position et passer de passager à capitaine du navire de notre vie et de notre psyché.

Voici un bref décryptage du fonctionnement mental

Dès notre enfance, nous sommes confrontés à de nombreuses croyances limitantes. Les plus importantes concernent (1) soi-même, (2) les autres humains et (3) le fonctionnement de la société dans laquelle nous vivons. Et ces croyances limitantes finissent par créer notre réalité.

J’ai bien écrit « notre réalité », car il en existe de multiples, autant que de communautés et d’êtres humains qui les composent. Simplement parce que nous avons tous des vécus et des personnalités différentes.

(1) Ainsi, si l’on croit (parce que c’est ce qu’on nous a dit durant notre enfance) « qu’on n’arrivera jamais à rien ! », il y a de fortes chances que ces mots deviennent une sorte de prédiction. Alors qu’à l’origine, ce n’est que l’opinion d’une personne malveillante qui nous a dit cela lorsque nous étions enfants.

(2) Si l’on pense qu’on ne peut pas faire confiance aux hommes (aux femmes) ou à qui que ce soit d’autre. Si on nourrit de la suspicion et des intentions malveillantes envers les autres. Devinez quoi ?
Il y a toutes les chances que nous vivions des expériences qui nous donneront raison en mettant notre dévolu sur des personnes qui ne sont pas fiables. Surtout parce que, sans nous en rendre compte, nous cherchons à avoir raison de la façon dont nous percevons les autres. Oups !

(3) Pire encore, si on considère que la société au sein de laquelle nous vivons est pourrie par le pouvoir, la manipulation et le profit des uns sur les autres. Que les patrons sont des « esclavagistes », que les gouvernements n’ont qu’un objectif « celui de nous rendre dociles pour mieux nous tondre ». Alors, il y a de fortes chances que notre attention se pose sur toutes sortes de dysfonctionnements comportementaux et sociaux, pour nous donner raison.
Ce qui risque de nous rendre incapables de voir ce qu’il y a de beau dans notre civilisation.

Attention !

Je ne suis pas en train d’écrire que tous les gens sont parfaits, gentils et bienveillants. Ou que le monde dans lequel nous vivions est un paradis. Ce n’est pas le sujet qui me préoccupe. Au contraire, j’invite chacun à être plus objectif.

Le sujet que je traite ici concerne ce qui « détruit notre confiance » et ce que de telles émotions nous donnent à être et à vivre quotidiennement.

Pour exemple, voici deux handicaps auxquels j’ai dû faire face dès mon plus jeune âge

Premièrement, je suis née fille dans une famille qui considérait mon sexe comme étant faible et inférieur aux hommes. Ça peut paraître fort de signifier cela comme étant un handicap. Pourtant, c’en est bien un et des tas d’étude confirmeront cela.
Mon père voulait des garçons, alors qu’il a eu deux filles et dès ma venue au monde (je suis l’aînée), il ne manquait pas une occasion de souligner mon infériorité par ses jugements. Il nous appelait ma sœur et moi, les « pisseuses ». Charmant, n’est-ce pas !

C’est certainement la raison pour laquelle je me suis mis à la pratique des arts martiaux (karaté et aïkido) dès l’âge de 15 ans. Il est fort possible que j’eusse des choses à prouver. LOL !

Mais ça n’est pas la plus grosse difficulté à laquelle j’ai dû faire face. En effet, à l’âge de 6 ans, dès le CP, j’ai été identifiée comme fortement dyslexique, ce qui m’a valu le désintérêt total de mes parents, instituteurs et professeurs. Tout le monde se passait le mot et personne ne faisait l’effort de m’aider.
Honnêtement, ça n’a pas été simple de faire des études. Mais j’ai fini par apprendre à apprendre et y suis arrivée.

La perception que j’avais de moi-même et ce que le monde qui m’entourait me renvoyait m’a rendue combative, enragée même. Personne ne croyait en moi et j’ai vite compris que la seule qui pouvait le faire, c’était moi-même.

La pratique des arts martiaux m’a beaucoup enseigné. Outre le fait que la nature m’a dotée des qualités physiques et kinesthésiques non négligeables (on ne peut pas être mauvaise partout), j’ai appris l’autodiscipline, la persévérance, la détermination, de même que la maîtrise de soi, entre autres valeurs qui m’ont été fort utiles tout au long de ma vie et de ma carrière. De fil en aiguille, je me suis intéressée au coaching et j’ai cessé de subir les limites que les autres me renvoyaient pour commencer à construire ma propre réalité en choisissant ce que je voulais croire à propos de moi, des autres et de mon environnement social.

Parce que, si on veut changer le paradigme dans lequel on vit et croire véritablement en soi, il ne suffit pas d’avoir la rage. Ça peut même fonctionner comme un soufflet : on se gonfle d’orgueil dès qu’on dépasse un obstacle ou qu’on a une petite victoire, mais ce n’est jamais suffisant, ça se dégonfle tout le temps.

En se contentant de nourrir sa détermination et sa niaque, on peut vite devenir comme un hamster qui court sans fin dans sa roue, vers quelque chose qu’il n’attrapera jamais.

Il y a plus de 30 ans, j’ai découvert la PNL et j’ai appris que sans un vrai travail de fond sur l’origine de ce qui nous limite, nous nous condamnons à rester bloqués dans cette roue toute notre vie, sans même comprendre que ces limites vivent à travers nous.

Pour nous défaire des injonctions négatives que nous avons entendues durant l’enfance (parfois même pendant une bonne partie de notre vie) et sortir du regard plombant que nous avons sur nous-mêmes, les autres ou la société, nous ne pouvons faire l’impasse de nous interroger sur leurs origines, pour faire le choix conscient de reconsidérer et de ressentir les choses autrement.

C’est plus facile à écrire qu’à faire n’est-ce pas !

Alors, sortons de l’ « y’a qu’à, faut qu’on ! » si vous voulez bien et passons aux solutions

De la naissance à l’âge adulte, les humains que nous sommes font face à un véritable processus de domestication que l’on appelle « éducation ». Les parents, la famille, les professeurs et la société tout entière marque notre esprit avec des projections et des injonctions qui viennent de leurs propres croyances limitantes, valeurs, règles ; elles-mêmes transmises par nos ancêtres et leurs coutumes. Étrangement, elle ne sont que rarement remises en question. Et si elles le sont, ce n’est que très lentement. Pourtant, elles ne sont pas « la réalité », seulement une projection de la réalité.

Et il faut un sacré courage et beaucoup de détermination pour s’en extraire. Il ne suffit pas d’avoir envie de changer notre perception, car nous devons aller à l’encontre d’un matraquage mental qui dure depuis de très nombreuses années et tout ce qui nous entoure est là pour nous le remémorer.

[A] Pour sortir de ces ornières sociales et défier les sorts qui nous ont été jetés dès notre enfance, nous devons sérieusement nous y atteler en commençant par observer pour analyser ce qui se passe autour de nous.

Cette phase d’observation est incontournable et doit se faire sans jugement, car les comportements des personnes de notre vie sont rarement induits par la malveillance. Plutôt par automatisme, celui-là même dont nous cherchons à nous extraire. Ce qui peut prendre un certain temps.
L’idéal serait de faire cette introspection en prenant des notes quotidiennement dans un cahier ou un journal dédié. C’est en tous cas ce que faisait l’empereur stoïcien Marc Aurel et il nous en a laissé un bel ouvrage.

C’est l’occasion de se poser des questions personnelles et d’en poser aux autres pour comprendre véritablement, sans trop interpréter, ni relativiser et encore moins chercher des excuses à propos de ceux qui nous ont fait du mal, car personne ne les a obligés à le faire.

Notre but étant d’identifier nos croyances limitantes, nos valeurs et les règles que nous avons mis en place (où qui l’ont été par d’autres), pour tenter de survivre dans ce monde.

[B] Lorsqu’on considère que l’on a suffisamment cartographié le monde qui nous entoure et que la représentation qu’on en a faite est assez juste, c’est le moment de remettre les choses en question. Car comme le disent les pnlistes, la carte n’est pas le territoire.

Une seule question doit alors vous obséder, c’est :

« Qu’ai-je besoin de croire à propos de moi-même, des autres et de la société dans laquelle je vie pour me libérer des chaînes qui me handicapent ? »

Pour sortir du paradigme dans lequel nous sommes bloqué, nous devons nous nourrir de nouvelles croyances, plus bienveillantes, encourageantes, positives que celles qu’on nous a servies par injonctions. Et le faire avec autant d’acharnement qu’initialement, voir, avec plus d’acharnement, car c’est toute notre construction mentale que nous devons modifier. Et c’est là qu’il va vous falloir être acharné, déterminé… Jusqu’à ce que nous changons notre réalité et que ceux qui nous entourent n’aient plus d’impact sur nous, quoi qu’ils fassent ou disent.

Nul ne peut bâtir sa maison sur des fondations défectueuses. Il faut parfois démonter les murs pierre par pierre, creuser et analyser le terrain sur lequel elle est construite, consolider les soubassements, si on veut la reconstruire à notre gout et en faire un bâtiment solide.

Parfois, il faut apprendre à se protéger de ceux qui peuvent nous nuire ou qui nous tirent vers le bas, jusqu’à les éloigner de nous et refusant d’être en relation avec eux (en leur refusant l’accès à notre maison). Ça n’est pas toujours si simple et ça peut nous demander du courage pour dire « non » à certaines relations.

Dans certaines situations, il faut savoir changer d’environnement. Ce qui est encore moins facile. Mais si après analyse, on se rencontre que l’endroit où l’on vit est néfaste à notre équilibre et à nos projets d’avenir, il faut avoir le courage de partir (de bâtir sa maison ailleurs).

Pour résumer, croire en soi, c’est une quête qui commence par la recherche de la compréhension de la personne que nous sommes véritablement et de l’environnement dans lequel nous vivons, afin de transformer la perception que nous avons de nous-mêmes et des autres, en déjouant les croyances limitantes que notre environnement, proche et moins proche a cherché à nous transmettre dès notre plus jeune âge.

Croire en soi, c’est un choix, une décision à prendre et un processus à mettre en place pour que tout ce qui nous entoure et toutes nos pensées s’orientent continuellement vers des croyances et des perceptions que nous avons décidé d’avoir.

Croire en soi, c’est avoir le courage de construire une vision claire de ce que nous voulons rendre possible pour notre avenir et la garder en ligne de mire, quoi qu’il arrive.

©PascaleBaumeister – Tous droits de reproduction réservés.

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