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« Les Jeux que les gens jouent » entre eux

Le docteur Eric Berne, connu comme étant le père de l’Analyse Transactionnelle, a publié en 1964 un livre passionnant : « Games people play » – les jeux que les gens jouent, avec l’intention de nous éclairent sur ce qui se joue à travers nos relations humaines. Il nous propose une lecture intéressante sur les processus de manipulation que nous utilisons (mécanismes entre jeux de pouvoirs ou de soumission), qui sont aux manettes de notre société.

Il nous donne aussi d’excellentes pistes de réflexion pour en sortir en construisant des relations durables et harmonieuses avec les personnes de notre entourage. Ce qui pourrait bien changer la face de notre monde.

Mais je pense que son travail n’a pas vraiment été accueilli et compris. Pourtant, il me semble que les constats qu’il a faits concernant les difficultés que nous rencontrons à travers nos relations sont d’une grande perspicacité et méritent d’être davantage explorés.

Je vous propose donc de remédier à cela en osant plonger dans un thème rarement exploré, qui concernent toutes les classes sociales et sur tous les continents, dans l’espoir que nous devenions enfin « adultes » (vous verrez ce que cela signifie pour l’auteur un peu plus loin).

Les gentils et les méchants

Dans l’inconscient collectif, il y a les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. Evidemment, ce sont les méchants qui sont les manipulateurs et les gentils ne sont que leurs jouets impuissants. On considère que le monde dans lequel nous vivons ne pourra changer que lorsque les méchants cesseront d’être méchants…

Cela parait très infantile comme concept, vous ne trouvez pas ? Pourtant, c’est bien dans ce genre de croyances que nous vivons.

Donc, les méchants représentent ceux que nous devons combattre. Tous les jours nous sommes nourrit pas cette idée à travers des films, des séries télé, des jeux vidéo, des romans, qui nous racontent toujours des histoires de gentils héros qui se livrent à cette glorieuse activité. Et la quasi-totalité des jeux auxquels nous jouons, surtout les jeux vidéo, entretiennent ce mythe en nous fournissant des pouvoirs magiques ou physiques, qui nous permettent de combattre les méchants. Beaucoup pensent qu’il ne peut pas y avoir des bonnes histoires sans vilains à combattre. Certains espèrent même qu’un jour un Super Héros réussira à transformer la société en nous sortant des griffes des méchants.

N’oublions pas tous ces médias qui entretiennent continuellement mythe du méchant en nous servant à longueur de journée des flots de catastrophes qui se déroulent à travers le monde à cause de vilains patrons, dirigeants, dictateurs ou politiques. Ben oui, les bonnes nouvelles et les gentils, ça fait bien moins vendre que les méchants.

Bref ! Nous sommes accrocs à la méchanceté humaine. Nous baignons dans l’illusion d’un monde catastrophique. Beaucoup pensent même que c’est dans notre nature et que nous ne saurions rien faire d’autre que de les laisser tout détruire parce que les méchants sont bien plus forts que les gentils.

1% des méchants seraient plus forts que 99% des gentils ? Nan !

Vous savez que dans la nature, il y a bien plus de lapins que de loups… mais vous ne savez probablement pas que les lapins ne sont pas aussi passifs que l’on veut bien le croire. En effet, les lapines sont capables de réguler le nombre de portées et de naissances qu’elles ont, afin d’affamer leurs prédateurs et de les faire fuir vers d’autres contrées. Pouvant ainsi à nouveau gambader et proliférer librement. Cela forme un cycle. Pas une fatalité.

Le Dr Eric Berne nous raconte une tout autre histoire

Il ose dire que dans la vraie vie, les méchants survivent parce que les gentils n’ont pas le courage d’agir pour faire en sorte qu’ils arrêtent de massacrer, de détruire, de tuer, de piller, d’anéantir…

Pire, il nous démontre que beaucoup de gentils se servent des méchants pour arriver à leurs fins et n’ont pas intérêt à ce qu’ils changent et agissent autrement.

Oups ! Je viens d’écrire quelque chose de vraiment très tabou et je risque bien de perdre quelques lecteurs à partir d’ici.

Mais avant de lancer des pierres au messager, je vous propose à laisser le Dr Berne nous expliquer tout cela. Ainsi, vous pourrez vous faire votre propre opinion. Je vous invite donc à être curieux, car il est bien possible que ce dernier nous ait livrés sur un plateau d’argent, il y a déjà plusieurs décennies, des solutions qui pourraient transformer complètement notre monde. Faut-il que nous ayons le courage de tester de nouvelles postures !

Les jeux que les gens jouent, selon Eric Berne.

D’après le chercheur, il existe trois types de comportements humains qu’il définit à travers des archétypes tels que : le Parent, l’Enfant et l’Adulte.

Notons que ces comportements n’ont rien à voir avec les liens familiaux que nous avons entre nous et le fait d’être un parent ou un enfant dans la vie. Ce sont des attitudes, des postures, des rôles que nous jouons. Ce qui signifie que nous pouvons tout à fait être adultes ou parents dans la vie et nous comporter comme l’archétype Enfant ; ou être un enfant et nous comporter comme l’archétype Parent ou Adulte, même si c’est plus rare, car c’est quand même bien souvent une question de maturité.

L’archétype du Parent correspond à des mécanismes plutôt agressifs, celui du méchant, de « l’Intimidateur » qui cherche à provoquer ou à faire peur ; et de « l’Interrogateur » qui rabaisse ses semblables en leur posant des questions auxquelles ils ne peuvent généralement pas répondre. Ainsi, ils prennent le dessus sur leurs interlocuteurs et paraissent plus intelligents qu’eux (exemple : « Comment se fait-il que tu sois aussi maladroit ? »).

L’archétype de l’Enfant correspond à des mécanismes plus passifs, celui du gentil, tels que « la Victime » qui se soumet volontiers et cherche à faire pitié pour qu’on s’intéresse à elle et « l’Indifférent » qui se mure dans une sorte de tour d’ivoire pour se rendre inaccessible, afin de se sentir important ou pour qu’on vienne l’y chercher.

Disons le tout de suite, que ce soit le Parent ou l’Enfant, chacun cherche à Dominer l’autre et est Dépendants de la relation qu’il a avec lui.

L’archétype de l’Adulte, quant à lui n’est ni agressif, ni passif ; ni dominant, ni soumis ; ni méchant, ni gentil. Il fait partie d’une autre catégorie qui n’est pas une forme d’amélioration de l’état Parent ou Enfant. Il est en dehors de ce système, car il est sorti du jeu parce qu’il ne ressent pas le besoin d’en faire partie.

L’Adulte est quelqu’un qui a développé son estime de lui-même et qui ne puise pas son énergie chez les autres en cherchant à les dominer ou à les soumettre. Sa source est ailleurs.

On ne peut pas dire qu’il est détaché, mais plutôt qu’il n’est pas attaché à ce qui se passe à travers les drames qui se jouent dans les relations humaines ou dans notre société. Il s’est développé en fortifiant sa relation avec le Soi Supérieur, qui correspond à l’état de conscience synchronique le plus élevé et dont parlait beaucoup le Dr Carl Gustave Jung.

Concrètement, cela veut dire que l’archétype de l’Adulte a confiance en la vie, en une Intelligence Supérieure. Cette confiance l’incite à se laisser guider par les synchronicités qui se présentent à lui en saisissant les opportunités, parce qu’il est convaincu d’avoir une destinée, et que nous en avons tous une en tant qu’individu, mais aussi en tant qu’espèce humaine. Il considère que nous avons le choix de nos agissements, que nous sommes guidés par une Intelligence Supérieure, comme tout ce qui vit sur Terre. Une Intelligence qui s’exprime à travers l’harmonie et la beauté du monde dans lequel nous vivons. Ce qui a plus à voir avec la spiritualité qu’avec la religion.

En effet, au sein de nombreuses religions, Dieu, ou peu importe comment on l’appellera, se comporte davantage comme un Parent qui soumet, guide et juge ses Enfants, que comme un Adulte. Pour exemple, chez les catholiques, on parle souvent d’un berger qui rassemble ses brebis égarées, sans considérer le fait que dans la vraie vie, le berger mange les brebis et que s’il les rassemble, c’est avec l’intention de les exploiter, ça n’est pas par bonté d’âme, même s’il peut prendre plaisir à la vie qu’il mène en leur compagnie. Ailleurs, on se fait la guerre parce que l’on pense que l’on a raison et que ceux qui pensent autrement ont tort, alors on cherche à les détruire, pour les dominer. Ainsi, les jeux de pouvoir sont très fréquents dans les systèmes religieux que les humains ont établis, mais c’est n’est pas de cela dont on parle ici.

Le Parent est conscient de ce qui se passe autour de lui, il sait prendre du recul. Il est conscient de l’histoire des sociétés humaines, s’y intéresse ardemment pour comprendre le monde dans lequel il vit. Sa conscience est à la fois focalisée dans l’instant présent et sur les logiques concernant notre avenir. Il se laisse porter en toute sérénité, navigue du mieux qu’il peut à travers les méandres de la vie, parce qu’il est persuadé que les flots sur lesquels il est embarqué vont quelque part. Que c’est ce même flot qui a conçu toute la magie de la vie sur Terre et dans l’Univers ! Un flot qui a fait de l’espèce humaine ce qu’elle est aujourd’hui et ce qu’elle sera demain.

Pourquoi jouons-nous à ses jeux de pouvoir, symbolisés par les archétypes du Parent et de l’Enfant ?

Pour comprendre ces mécanismes, nous devons considérer le fait que dès notre naissance chacun de nous doit lutter tous pour obtenir l’attention de celles et ceux qui l’entourent. Tout simplement parce que nous sommes dépendant d’eux du fait que nous sommes incapables de subvenir seuls à nos besoins. C’est aussi le cas lorsque nous pensons ne pas avoir d’intérêt pour l’attention que les autres nous portent. En réalité, nous cherchons à travers notre indifférence à nous rendre spécial de façon à attirer leur attention (sauf si nous sommes dans une profonde dépression, mais c’est une autre histoire). Evidemment, ces comportements sont rarement conscients.

Cette « attention » dont on parle ici, c’est de l’énergie, celle-là même qui est en toutes choses, comme cela a été révélé par les scientifiques depuis une centaine d’années en occident et depuis plusieurs millénaires par les mystiques des pays d’orient. Cette énergie, nous en avons besoin pour vivre, ce qui a malheureusement été prouvé au sein d’orphelinats où les enfants n’étaient jamais pris dans les bras. Sans attention, qu’elle soit positive ou négative, sans affection ou quelque chose qui pourrait y ressembler, nous mourons.

Malheureusement, peu d’entre nous savent comment se recharger en énergie de façon naturelle, appelée aussi Prana, Ki, Qi ou Chi. Nous ne sommes pas éduqués ainsi, que ce soit en occident ou en orient.

Pour le faire, nous pouvons nous connecter consciemment à la source de vie en prenant le temps d’observer la beauté des choses qui nous entourent. Nous pouvons prendre soin de nous en apprenant à écouter notre corps, nos besoins physiques ou psychiques, prendre garde à notre équilibre émotionnel, à notre stress, aux sources de notre bonheur. Nous pouvons faire des choses qui nous ressourcent, tels que du sport, du jardinage, des promenades dans la nature.

Nous nous connectons à la source de la vie chaque fois que nous utilisons notre créativité artistique pour nous exprimer et que nous nous laissons guider, inspirer par les synchronicités, que certains appelleront des coïncidences, mais que d’autres, comme le psychologue Carl Gustave Jung, considèrent comme des signes ou des informations qui nous aident à avancer sur le chemin de notre vie.

Lorsque nous ne le faisons pas, nous n’avons d’autre choix que de voler de l’énergie aux personnes qui nous entourent en faisant en sorte d’attirer leur attention, si nous ne voulons pas mourir.

Ne pensez-vous pas qu’il serait temps de devenir Adulte ?

Si vous pensez que j’ai extrapolé certains sujets dans mon article, c’est que vous n’avez jamais lu les nombreux ouvrages du Dr Carl Gustave Jung. Savez-vous, par exemple, qu’il était passionné par le Yi-King ?

©PascaleBaumeister – Tous droits de reproduction réservés

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