Enquête sur les acteurs d’un changement de paradigme culturel
Avez-vous déjà entendu parler des Créatifs Culturels ?
Ce terme a été inventé à la fin du 20e siècle par deux sociologues américains, Paul H. Ray et Sherry Ruth Anderson. Ils ont publié en 2000 un livre sur ce thème qu’ils ont intitulé « L’émergence des Créatifs Culturels« , traduit en français et paru aux éditions Yves Michel en 2001.
Pendant près de 14 années, ces derniers ont étudier les comportements des individus à travers les Etats-Unis, essentiellement, en vue de comprendre les raisons qui poussaient une certaine partie de la population à d’extraire du système politique et à sortir des schémas culturels traditionnels, pour former société autrement.
Par la suite, cette même enquête a été reprise par des Français, mais sur un échantillon très limité de la population en comparaison à l’étude initiale. Parallèlement, d’autres études ont été menées dans 5 pays de l’Union Européenne, mais je n’en ai pas retrouvé la trace.
Qui sont donc les Créatifs Culturels ?
Selon l’étude initiale, ils sont présents dans tous les échelons de notre société et vivent autant en ville qu’à la compagne. Ils sont fortement attirés par de nouvelles manières de vivre et sont considérés par les sociologues comme étant à la pointe du changement sociétal qui est en cours.
Plus concrètement, ils ont constaté qu’ils pensent de façon plus globale, plus systémique, et sont engagés à agir localement autour de 6 pôles de valeurs définis ainsi :
- L’écologie, la biodiversité et les médecines naturelles, privilégier une alimentation seine et de préférence locale.
- La reconnaissance des valeurs dites féminines ou Yin, non agressives, protectrices et régénérantes.
- S’attachent à l’être plutôt qu’au paraître.
- Cherchent à se développer, à apprendre à se connaître, à la vie intérieure.
- S’implique socialement et souvent localement,
- Sont ouverts à des cultures différentes des leurs (aller à la rencontre des autres et apprendre d’eux).
Cela concernait déjà 24% de la population en 2000
Lorsque l’étude a été réalisée, les chercheurs ont constaté que ces derniers représentaient 24% de la population (17% de la population en France. Dont 64% étaient des femmes. Et ces chiffres n’ont cessé d’augmenter.
On peut dire qu’il s’agit d’une vague de fond, d’un paradigme émergent qui finira certainement par nourrir une forme de prise de conscience, une dynamique sociale, susceptible de toucher le mode de vie de l’ensemble de la population sur des thèmes comme la santé, l’éducation, la préservation de l’environnement et du vivant, la politique, etc. jusqu’aux entreprises, car toutes ces personnes sont porteuses de solutions souvent innovantes face aux défis sociétaux et environnementaux de notre époque.
Extrait de l’étude française :
Au cœur des transformations de la société française, des individus conscients des enjeux planétaires.
« A la lecture de l’enquête sur les Créatifs Culturels en France, il est intéressant de remarquer que ces derniers semblent être au cœur des transformations à l’œuvre dans notre société française, et qu’ils ont également totalement pris conscience des véritables enjeux planétaires de ce nouveau siècle.
Dans la mesure où les Créatifs Culturels ne savent pas qu’ils le sont et qu’ils contribuent une nouvelle force sociale, il semble nécessaire de montrer à quoi leurs convictions et leurs comportements sont susceptibles de générer de profonds changements politiques, économiques, sociaux et culturels.
Des transformations majeures, à l’œuvre dans la société française, sont sans doute le fait des Créatifs Culturels.
En partant des 6 dimensions, dont la concomitance, selon l’enquête réalisée, caractérise les Créatifs Culturels en France, on observe que chacune de ces dimensions est le théâtre de phénomènes sociologiques particuliers et en émergence, mais porteurs de changements globaux et irréversibles.
Ecologie : le développement de la consommation responsable ; la prise de conscience de la crise climatique et énergétique ; l’émergence de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, des collectivités locales et des administrations.
Place du féminin : le souci de parité femmes/hommes dans la représentation politique ; la prise de responsabilité des femmes dans l’entreprise ; la volonté de rendre visible le problème des violences envers les femmes.
Etre plutôt que paraître et avoir : la diffusion du concept de croissance personnelle et de la critique de la société actuelle ; le refus d’un modèle fondé uniquement sur la compétition, le pouvoir sur autrui. Privilégier la coopération. »
Vincent David
Quelle est mon intention à travers cet article en abordant ce sujet mal connu ?
Ce qui n’est pas écrit dans cet extrait, c’est que les Créatifs Culturels pensent généralement qu’ils sont peut nombreux et que leurs actions sont minimes, face à l’ampleur des sujets traités, alors qu’ils représentent aujourd’hui au moins 20% des humains sur Terre. Ce qui signifie qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils certainement entourés de personnes qui vivent selon les mêmes valeurs qu’eux, sans même le savoir.
Je pense que cette seule information liée à notre nombre peut contribuer à un changement radical en matière de communication personnelle et faire en sorte que beaucoup trouvent le courage d’oser mettre en œuvre des projets qui sont à la mesure de leurs valeurs et de leurs convictions profondes, en s’associant à des personnes qui leur ressemblent (lire aussi mon article « Super Projet« ).
Tout cela, afin de faire émerger de nouvelles dynamiques qui permettront d’imprimer un changement radical et durable, différent de l’axe de notre société actuelle, afin de poser les fondements d’une société humaine responsable, adulte.
La question qui pourrait se poser à ce jour, c’est : « qu’en est-il à présent ? »
On peut le dire, aujourd’hui, tout a été dit. Et il faut vraiment avoir des œillères pour ne pas être au courant de ce qui ne fonctionne pas dans notre société. Et pour ma part, je pense qu’il n’est plus temps de dénoncer, mais d’agir.
Je pense même que ceux qui continuent à tirer les sonnettes d’alarme et fondent leur business sur les catastrophes environnementales ou sociales, mettent leur énergie au mauvais endroit, car cela contribue à ce qu’on appelle l’éco-anxiété. Une angoisse qui génère certainement plus de peurs et de tétanisation, que d’agissements.
Ce qui me semble important actuellement, c’est que chacun comprenne qu’il peut faire une différence notable en contribuant aux autres et à l’environnement… parce qu’il n’est pas seul et qu’il y a au moins 1/5 ème de la population qui pense comme lui !
Chacun d’entre nous cherche à être heureux en vivant une vie qui a du sens, entouré de personnes avec lesquelles il nourrit des relations équilibrées et riches de partages et de coopération.
Certes, c’est un processus qui prendra du temps. Mais c’est ce vers qui tout le monde aspire !
Chacun de nous possède plus d’impacts sur la société qui l’entoure qu’il peut le penser
Et toute cette aventure commence par une aventure personnelle et intérieure. Parce que rien n’est plus inspirant qu’un exemple à suivre. Que ceux qui ouvrent les voies. Et notre histoire est bourrée d’exemples qui vont dans ce sens.
Si vous pensez qu’une personne seule, ne fait pas le poids face à l’ampleur des changements à opérer dans notre société, souvenez-vous de Mohandas Karamchand Ganghi, Muhammad Yunnus, Nelson Mandela, de Jane Goodall et de tellement d’autres.
La force de ces personnalités qui ont réalisé des mutations sociales exceptionnelles tient dans le fait qu’elles ont su susciter des initiatives autour d’elles, car nul ne peut réussir seul en restant isolé. Les héros savent toujours s’entourer d’alliés pour relever des défis et traverser les obstacles des plus grandioses.
Peu d’entre nous sont naturellement convaincus qu’ils peuvent faire une différence dans le monde. La plupart pensent qu’ils n’ont pas assez d’imagination, de talents, de moyens, de courage pour agir et trouver des solutions. Mais qui a dit qu’il fallait faire cela seul.
Et maintenant, on fait quoi ?
Tout comme Joseph Campbel, je dirais qu’on commence par suivre son cœur et son bonheur.
Ca commence par se poser des questions sur ce qui est réellement important pour soi, ce qui a du sens, ce qui nous donne envie de nous lever le matin et ce qui nous permettra de quitter cette Terre à la fin en ayant le sentiment d’avoir fait de notre mieux, d’avoir fait notre part, comme le disait Pierre Rabhi.
Peut importe qui vous êtes et ce que vous faites, l’important, c’est de vous sentir en phase avec vous-mêmes et de donner de l’importance à votre intégrité. Mais pas seulement.
Vous devez aussi vous entourer de personnes alliées, plus enclin à la créativité qu’à la critique. De joyeux « fadas » comme vous qui croient en un monde meilleur pour les humains, les êtres vivants et l’environnement. Qui croient en la possibilité de faire une différence, car toutes les différences sont bonnes peut importe son échelle.
Le monde a besoin de vous !
Le monde à besoin de personnes qui fonctionnent en mode adultes, assument leurs responsabilités et ont le courage d’agir, même avec une petite cuillère. Que ce soit en développant des activités qui ont du sens pour notre avenir et celles des générations futures.
Mon contribution à moi, (en dehors de mes propres projets liés principalement à la biodiversité), consiste à vous accompagner dans vos projets que ce soit à titre personnes ou professionnel, individuellement ou en groupe.
On en parle quand vous voulez !
PascaleBaumeister – Tous droits de reproduction réservés