Quand les manageurs deviendront des coachs !

Pour devenir un bon manageur, la difficulté, c’est de résister à la tentation de vouloir tout contrôler et de commander ses collaborateurs, pour privilégier une approche basée sur la coopération, l’implication et l’engagement. Autrement dit, une approche de coaching. Et pour y parvenir, un manageur a besoin de considérer que son rôle est de réaliser les objectifs de l’entreprise à travers les talents et les compétences des membres de son équipe au lieu de leur dire ce qu’ils doivent faire et de les guider dans leurs moindres gestes.

Adopter le coaching comme style de management exigera de soi d’accepter l’idée d’accompagner ses collaborateurs pour qu’ils libèrent leur potentiel et améliorent leurs propres performances. Il s’agit de leur permettre d’apprendre au lieu de leur donner des réponses toutes faites afin qu’ils développent leur autonomie.

Être un manager-coach permet de ne pas perdre de vue ses objectifs tout en se concentrant sur le développement de son équipe et sur les compétences de chacun. C’est savoir identifier le potentiel et les ressources de ses collaborateurs pour pouvoir en tirer profit pour l’entreprise et pour eux-mêmes. C’est savoir faire de chaque situation une opportunité d’évolution du capital humain.

Mais pour que ce soit possible, il est essentiel que le collaborateur opte pour une prise en charge autonome de son travail, car il s’agit là de faire appel à des ressources internes que personne ne peut imposer ou insuffler. Mais le coaching peut induire leur développement.

Pour y parvenir, il est important de créer un environnement qui favorise l’apprentissage, la réflexion indépendante et les possibilités de contribuer au développement de l’organisation. Résister au fait d’être celui qui apporte des solutions pour devenir celui qui permet aux autres de faire preuve de créativité pour trouver les leurs. Et être un animateur qui ouvre la voie pour que chacun puisse atteindre ses objectifs.

Pour devenir un bon manager-coach, il faut fournir un important travail personnel, comme :

  • Développer ses compétences en communication interpersonnelle. Avoir une communication authentique. Dire les choses telles qu’elles sont et de façon affirmée.
  • Développer ses qualités d’écoute et avoir ce qu’on appelle une écoute active, ce qui sous-entend d’être centré sur l’autre et de faire abstraction de ses propres interprétations.
  • Développer son empathie et savoir se mettre à la place de son interlocuteur. Ce qui sous-entend des qualités d’observation.
  • Savoir donner à son interlocuteur un sens de la perspective en lui transmettant la stratégie globale de l’entreprise (la vision) et en définissant avec lui sa mission par rapport à celle de l’entreprise.
  • Développer son acuité de perception, une vigilance lucide qui est la conjonction d’une attention intense, de l’objectivité et de la clarté d’esprit. Une faculté d’observation, incluant la compréhension des systèmes, des dynamiques, des liens entre les choses et les gens.
  • Avoir un sens aigu de la psychologie humaine qui s’étend aussi à la conscience de soi, en particulier pour reconnaître quand et comment ses propres émotions et désirs viennent déformer sa perception de la réalité. Ce sont les deux facteurs psychologiques les plus déterminants, car ils influent directement sur nos performances managériales.
  • Enfin, il est important de transmettre de l’énergie positive tant aux individus qu’à son équipe. Cela afin d’ouvrir de nouvelles perspectives en encourageant leurs réalisations tout en fixant des normes élevées et des objectifs ambitieux, tout en rendant la situation intéressante et digne d’un défi. Tout objectif est un défi en soi, si on sait le montrer sous cet angle. Leur permettre de se dépasser et d’utiliser leurs talents naturels pour le relever et développer leurs compétences.

Le concept du coaching est d’amener la personne à lever ou à contrôler les obstacles intérieurs qui l’empêchent d’atteindre son niveau optimum de performance afin que son potentiel naturel se manifeste sans qu’il ait besoin d’un apport technique massif à l’extérieur. Il peut stimuler l’auto-motivation et transformer ensuite cette motivation en action productive, ce qui en fait un bon recours au stress, car il permet à chacun d’avoir un contrôle personnel sur son travail et de stimuler sa volonté. Autrement dit, d’être dans le flow.

En permettant à chaque membre de son équipe de devenir excellent, on contribue à développer sa propre excellence. Tel un chef d’orchestre qui ne serait rien sans les talents de ses musiciens, mais réciproquement, si talentueux qu’ils soient, les musiciens seraient incapables de jouer une symphonie sans le talent de leur chef d’orchestre.

Laurence Equilbey Chef d'orchestre

©Pascale Baumeister – Tous droits de reproduction réservés.

Extrait de mon livre : « Développez vos talents de manager« 

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