Ethique et management

Lorsqu’on est manageur, développer son éthique génère chez soi des comportements, des décisions, des actions positives, soutenues par des valeurs* telles que :

  • La confiance,
  • La loyauté,
  • Le sens des responsabilités, etc.

On en arrive à nourrir l’idée que tout devrait concourir à apporter à ses collaborateurs les conditions optimales pour qu’ils puissent être mieux dans ce qu’ils sont, dans ce qu’ils vivent et dans ce qu’ils font, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise. En fait, tous les ingrédients qui permettent l’épanouissement de chacun…

« Chacun est responsable de tous, chacun est seul responsable, chacun est seul responsable de tous. »

Antoine de Saint-Exupéry

A contrario, lorsqu’on est trop centré sur soi, sur les projets, qu’on attache plus d’importance à la stratégie qu’au management des humains, cela risque de générer des comportements négatifs (souvent dus au stress) et il s’ensuit des dysfonctionnements, tant au niveau relationnel qu’au niveau des résultats.

Que nous le voulions ou non, la finalité que nous donnons à notre action conditionne cette action. Par exemple, nous ne mangeons pas la même chose si nous vivons pour manger ou ni sous mangeons pour vivre.

Tous les manageurs ont plus ou moins compris que la dimension éthique avait sa place dans le management. Cependant, il y a beaucoup de « mais ». On pense globalement qu’une démarche éthique positive une action, une relation. Mais c’est loin d’être une conviction de fond. Ce sont surtout des convictions raisonnées et assorties à pas mal de précautions.

Pourtant, tout nous dit qu’Éthique et Performance s’auto-confortent.

D’ailleurs, on l’a très bien compris avec les clients : des tonnes de moyens sont mises en œuvre pour écouter les désirs de chacun d’eux, ce qu’ils disent, ce qu’ils ne disent pas ; on sonde même les inconscients pour savoir à quoi ils réagissent. Et à juste titre, on est convaincu que plus on répond à leurs attentes, plus on les fidélise, ce qui va générer un volume de vente important et par là contribuer à la performance économique. Et vice versa, plus l’Entreprise sera performante dans sa technique, son organisation, ses moyens financiers, plus elle sera à même de fournir un produit, un service de haute qualité, qui combleront les attentes de ses clients.

Mais dans la relation avec les collaborateurs de l’entreprise on est encore loin d’avoir parfaitement assimilé ce phénomène de synergie entre écoute et performance. Pourtant, plus une entreprise se donne la peine d’écouter ses salariés dans le respect et la dignité qu’ils réclament, le dialogue, la confiance, plus ces mêmes personnes s’impliquent dans la performance, par leur disponibilité, leur imagination et les efforts redoublés. Et vice versa, plus une entreprise est performante dans sa dimension économique, financière, etc. plus elle est à même de répondre aux attentes de stabilité d’emploi, de rémunération, de conditions de travail, etc.

Les entreprises qui ont inscrit l’Éthique comme réponse à leur responsabilité sociétale et environnementale – le développement durable – ont en retour des retombées bénéfiques par :

  • La valorisation de leur image,
  • Un marketing adapté aux attentes,
  • La fidélisation de leurs clients,
  • La réduction de leurs besoins en énergie,
  • L’économie due à la réutilisation et au recyclage des déchets,
  • Davantage d’innovation.

Cette logique est incontournable, mais elle demande du courage, du sens, une mission inscrite dans une vision, et la compréhension que la finalité d’une entreprise est humaine.

L’Entreprise vit une guerre économique permanente. Les coups pleuvent et ils sont loin d’être toujours loyaux. Certains prennent cet alibi pour donner libre cours à leurs instincts les plus négatifs. Sachons prendre conscience que si nous avons en effet le devoir de nous défendre, nous avons aussi le devoir de ne pas banaliser tous ces agissements qui vont à l’encontre de la dignité humaine.

Bien évidemment, l’entreprise est là pour gagner de l’argent, prendre des parts de marché, assurer sa pérennité. Elle existe pour répondre à des besoins, des attentes, qui sont peu ou mal satisfaits. Mais une entreprise, c’est aussi une volonté de plusieurs personnes de travailler ensemble parce qu’elles ont compris qu’à travers cette collaboration elles pouvaient optimiser leurs compétences par la spécialisation des tâches, par l’organisation rationnelle, par des moyens financiers, techniques, matériels, etc. plus importants. L’entreprise se doit aussi de créer des richesses sous toutes les formes : financières, matérielles, intellectuelles, etc., mais aussi des richesses pour leurs collaborateurs, pour leurs clients, pour leurs actionnaires et pour la collectivité en général.

Le rôle de l’entreprise, c’est donc aussi de participer au bien-être collectif. Dans ce sens, elle est citoyenne et elle a un devoir de solidarité avec le monde qui l’entoure. Cette affirmation semble évidente, mais combien d’entreprises aujourd’hui refusent encore d’embaucher des handicapés ou autres personnes en difficulté pour ne pas se compliquer la vie ! Dans un autre domaine, combien d’entreprises, si la loi n’existait pas, veilleraient à ne pas polluer l’environnement par le rejet de leurs déchets, de leurs fumées, etc. ?

À travers cette brève analyse, on peut considérer que, après la cellule familiale, l’entreprise est la cellule de base la plus importante qui permet à l’Humain de se construire… De toute évidence, sa finalité est humaine. Et faute d’identifier cette finalité il se crée une confusion dans les esprits et qui participe aux dysfonctionnements de notre société.

« L’Entreprise n’existe pas pour elle-même. Sa raison d’être, c’est de créer de la richesse pour la collectivité. »

Francis Mer, ministre de l’Économie et des Finances

Cela ne veut pas dire qu’elle ne devrait jamais licencier ou fermer, ce serait une malhonnêteté intellectuelle que de penser ou dire cela. Nous sommes dans une économie de compétition et qui dit compétition dit « premier » et « dernier ». Chacun d’entre nous, lorsque nous faisons nos achats, alimentons cette compétition économique parce que nos critères de choix, et c’est bien normal, sont la qualité, le service et le prix.

Nous sommes tous heureux de trouver une marque qui nous offre un service, un produit de meilleure qualité que ce que nous avions auparavant. Ce qui est à dénoncer dans les licenciements et dans les suppressions d’emploi est bien plus dans la forme que dans le fond. Il appartient aux chefs d’entreprise de faire en sorte que ces mesures difficiles soient les moins douloureuses possible en anticipant et en accompagnant.

C’est dans ce sens-là que l’enjeu du XXIe siècle est de passer d’une économie où l’Humain est au service de la performance et de la compétition ; à une économie où la performance et la compétition seront au service de l’Humain.

Un management éthique est un management à finalité humaine. L’argent, le savoir-faire, l’outil de travail ne sont que les moyens. De ce fait, la relation entre les Humains dans un management éthique est basée sur les principes et valeurs suivants* :

  • La responsabilité,
  • Le service,
  • La loyauté,
  • La transparence,
  • Le respect et la dignité,
  • Le plein épanouissement des êtres humains,
  • La confiance,
  • Le don de soi,
  • Etc.

* D’après les propos de Jacques Benoit

©Pascale Baumeister – Tous droits de reproduction réservés.

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