S’auto-motiver et motiver les autres

Astuces de coach…

La motivation est un des éléments essentiels si on veut accomplir, ou faire en sorte que les autres accomplissent, quelque chose. Pourtant, c’est bien souvent ce qui fait défaut dans le paysage professionnel actuel. Du moins, c’est ce qui ressort lors de mes interventions en entreprise (la crise, l’incertitude, le manque d’implication dans la vision de l’entreprise…).

Alors, comment s’auto-motiver et motiver les autres lorsqu’on est manageur si on ne s’est pas pencher sur le sujet ? A savoir : « ce qui nous motive » et « ce qui motive les autres » ?…

En tant que manageur, on doit bien souvent être le premier sur le « front », montrer l’exemple, donner les impulsions. Sinon, qu’est-ce qui pourrait inciter les autres à nous suivre ou à faire ce que nous leur demandons.

Dans mon livre sur le management, j’ai largement traité la question et mis en évidence le fait qu’un individu n’est en réalité que rarement motivé par son salaire pour donner le meilleur de lui-même (voir aussi le livre de Dan Pink « La vérité sur ce qui nous motive« ). Alors, qu’est-ce qui nous donne réellement les impulsions qui nous permettent de nous mettre en action ?

Voici quelques explications qui je l’espère vous donneront les clefs de la motivation !

Tout d’abord, vous devez savoir qu’il existe trois niveaux de motivation et que ces trois niveaux doivent être TOUS comblés si on veut agir avec enthousiasme et conviction :

Niveau 1 : Celui de la motivation spirituelle, une motivation inspirée par des valeurs élevées… On agit pour faire une différence dans le monde. On veut aider les autres. Etc.

Niveau 2 : Celui de la motivation raisonnée et logique… On fait les choses parce qu’on est convaincu que c’est la meilleure chose à faire, que c’est notre devoir. Etc.

Niveau 3 : Celui de la motivation émotionnelle, liée au plaisir. On fait quelque chose parce que ça nous inspire, que ça nous amuse, que ça satisfait nos sens. Parce qu’on pense que ça nous fait du bien ou qu’on va être apprécié pour cela. Etc.

Et je le répète, pour être totalement motivés, nous avons besoin que ces trois niveaux soient entièrement satisfaits !

Voici un exemple :
Imaginons que vous souhaitiez arrêter de fumer. Vous savez bien qu’il ne vous suffit pas de raisonner (niveau 2) pour y arriver. Toute personne qui a souhaité arrêter de fumer sait bien que les arguments de type « ce n’est pas bon pour ma santé ! », « avec l’argent que je dépense pour fumer, je pourrais me payer un voyage supplémentaire chaque année ! », ou « à cause de la cigarette, j’ai une haleine de phoque, un teint d’outre-tombe et les dents jaunes ! » 😉

Il suffit de se dire : « Il faut bien mourir de quelque chose ! », « De toute façon, c’est la crise et je n’aurais jamais assez d’argent pour faire les voyages qui me plaisent, alors autant me faire plaisir ! », ou « Je me fais régulièrement détartrer les dents et je fais des UV de temps en temps (ou le maquillage, ça sert à retrouver bonne mine) ». Pas certain non plus que le fait de montrer le bon exemple à nos enfants, par exemple (niveau 1), en leur montrant qu’on a de la volonté, soit suffisant pour nous donner envie d’arrêter de fumer – « Fait ce que je dis, mais ne fait pas ce que je fais !!! »

Alors, quelle motivation pour arrêter ?

Bien souvent, le niveau qui est négligé, c’est le niveau 3, celui du plaisir. Pourtant, c’est celui qui est le plus motivant. Oui, mais alors, lorsqu’on est fumeur, quel plaisir aurait-on à ne pas fumer ? Fumer est justement un plaisir !! Et c’est là que ça se corse. Car comme je viens de l’écrire, le plaisir est UN des moteurs principaux dans nos agissements. Et même si nous savons que nous donnons le mauvais exemple ou que ce n’est pas bon pour notre santé, nous ne trouvons souvent pas assez de motivation pour arrêter.

Le seul recours que nous avons, c’est de réellement réfléchir au plaisir que nous aurions à nous abstenir de fumer. Et là, ça coince encore, car nous prenons rarement le temps de nous interroger sur ce point. De plus, les motivations peuvent être très différentes d’une personne à une autre et il ne suffit pas que quelqu’un vous convainque que cela peut être plaisant, il faut que vous-même en soyez convaincu ! Et il en est de même pour toutes les choses que nous voulons cesser de faire. De plus, notre cerveau ne comprend pas la négation. Ce que nous devons trouver, ce sont des motivations positives… (Le fait d’inscrire sur un paquet de cigarettes que « fumer tue », n’a jamais réellement permis à un fumeur d’arrêter de fumer, seulement de le culpabiliser. Et vous venez de comprendre que, pour un fumeur, ce n’est pas suffisant, car la balance entre la culpabilité et le plaisir n’est pas si évidente).

Mais sortons de cet exemple. Ce que je veux vous démontrer ici, c’est a quel point il est important de satisfaire notre troisième niveau de motivation, celui qui nous permet de trouver du plaisir ou une certaine satisfaction personnelle à faire quelque chose, qu’on cherche à se motiver soi, ou à motiver les autres. Les trois sont importants, mais ce dernier l’est particulièrement et bien trop souvent mis de côté.

Dites-vous qu’un enfant, ou un animal ne fera jamais de son plein gré quelque chose qui ne lui procurera pas de plaisir. Parfois, il s’agit simplement de se sentir apprécié ou même aimé par celui qui lui demande de faire quelque chose. Si c’est plaisant à ses yeux, pas besoin de trop d’arguments, il est déjà en action pour accomplir la chose. Et ne croyez pas que notre statut d’adulte y ait changé grand-chose. Nous avons bien évidemment la capacité de nous raisonner et de trouver des arguments qui nous incitent à accomplir une grande partie de ce que nous entreprenons. Mais soyons honnêtes, sans plaisir, notre motivation s’essouffle bien vite.

En conclusion, si vous voulez vous auto-motiver, vous devez vous poser trois questions :

  1. Quelles valeurs personnelles seront satisfaites si je fais cela ? (niveau 1)
  2. Pour quelle raison devrais-je le faire ? (niveau 2)
  3. Quelle satisfaction personnelle puis-je en retirer ? (niveau 3)

Enfin, pour motiver les autres, vous devrez faire en sorte que ce que vous leur demandez puisse répondre à ces trois critères :

  1. En quoi ce que je lui demande de faire pourrait-il satisfaire ses valeurs personnelles ? (niveau 1) Faut-il encore que je me sois interrogé sur ses valeurs personnelles !
  2. Quels arguments logiques puis-je lui donner pour l’inciter à se mettre en action ? (niveau 2)
  3. Quels plaisirs peut-il retirer de ce que je lui demande de faire ? (niveau 3) Là encore, je dois savoir à qui je m’adresse et connaitre suffisamment la personne et savoir ce qui est une source de satisfaction pour elle !…

Bien sûr, il existe des sources de satisfaction universelles qui séduisent la majorité des individus, comme : se sentir reconnu, apprécié, aimé ; satisfaire ses sens ; nourrir sa curiosité ; avoir le sentiment d’être utile, de participer à quelque chose d’important… Mais lorsque celles-ci sont épuisées, le manageur est bien obligé de se demander à qui il a affaire et d’apprendre à connaitre ses collaborateurs, comme je le suggère dans la 5e étape de mon livre…

©PascaleBaumeister – Tous droits de reproduction réservés.

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